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Ceci n'est pas un corps

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Ceci n’est pas  un corps

Baptiste Monichon

Cadre en bois, verre, préservatif, feuille, feuille d’or (16/03/2020)

26X32cm

 

                « Ceci n’est pas un corps », est présenté telle une relique. Relique manifeste. Formellement elle renvoie à  « la trahison des images » de René Magritte. La question de la représentation est donc posée. Représentation du corps érectile masculin par le biais d’un apparat de protection que l’on peut associer à  l’organe reproducteur masculin.

                Ce préservatif, donc, plus le cadre doré renvoie directement à une question de la reproduction et de la création d’une part, mais aussi au sacrée par la dorure, fait main, du cadre.

 Cet objet cristallise donc trois thèmes. Le thème de la création, qu’elle soit artistique (par le bleu du préservatif choisi qui renvoie à la couleur de la madone) ou sexuelle. Le thème  de la représentation, car elle crée un parallèle entre représentations dans l’art (monde réel et représentation plastique) et représentation entendue dans un sens plus classique c'est-à-dire un objet qui se substitue à un autre pour parler de l’objet même de départ. Et le thème du sacré, le sacré de la création artistique mais aussi sacré de la création théologique tout comme le sacré de la vie. Cela amène donc les questions vis-à-vis de ce qui est représenté ce qui est créé et ce qui est sacré.

 Via la mise en avant du préservatif, cela peut tout de suite faire penser aux thèmes de la contraception et le parallèle avec le sacré des dorures et l’inscription « ceci n’est pas un corps » aux polémiques vis-à-vis de l’interruption de la vie ou de la restriction de celle-ci ce qui renvoie automatiquement aux positions de l’Eglise catholique. Positions sur l’avortement sur l’usage des préservatifs etc. Cette relique se veut donc manifeste en çà, elle amorce des parallèles entre création artistique et création biologique tout en soulignant les positions de certaines institutions sur des questions bioéthique.

 En effet la phrase « ceci n’est pas un corps » au-delà du clin d’œil à Magritte s’adresse à ces dites institutions. Elle affirme que Non se protéger soi et les autres contre une foule d’infections n’est pas un crime contre la vie mais bien une protection de celle-ci. Le préservatif, ici, est pris comme représentant de tous les moyens de contraception, il est là pour symboliser toutes ces techniques qui sont réprouvées par les institutions emplies de croyances. Ces croyances qui, dans certains cas, mènent à la mort d’une multitude de gens (sida). Tout en rappelant que dans le flux corporel reproducteur ou même dans le cas de fœtus il ne s’agit pas d’un crime contre la vie car il ne s’agit pas encore de vie consciente ce qui renvoie à « n’est pas un corps ».

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